Bordeaux - Pourquoi tant de haine ?
Longtemps considéré comme la référence en matière de vin, Bordeaux n'a plus la cote. Et pourtant, quels sont les vins capables de vieillir plus de 10 ans en continuant de s'améliorer ? Une des plus belles bouteilles que j'ai bue l'année dernière est un Pichon Longueville 2012. Un 2nd cru de Pauillac délicat et une bouteille dans laquelle on perçoit un grand avenir se dessiner. Le millésime 2012 n'était pas exceptionnel, ce vin n'est pas bio et son prix est supérieur à 150€ par bouteille.
Ce n'est pas de la haine qui s'exprime, mais une certaine frustration des consommateurs français de ne plus pouvoir s'offrir régulièrement quelques grands crus et la constatation que les vins d'entrée de gamme sont standardisés et sans intérêt.
Revenons un peu en arrière. Depuis les années 2000, le prix des bons Bordeaux, notamment des Grands Crus, s'est envolé. Aujourd'hui un excellent Saint-Estèphe ou bon Pauillac se retrouve rarement en dessous de 30, voire 50€. A ce prix là, les consommateurs réservent généralement ces vins pour les cadeaux, même si un certain nombre profite des achats en primeurs ou des foires aux vins pour faire quelques bonnes affaires. Au final l'addition reste salée. Bordeaux est réservé à une élite. Dommage : les meilleurs sont irremplaçables.
En bas de l'échelle, les Bordeaux supérieurs ou les vins de coopératives vivent sous perfusion de la Grande Distribution qui demandent des volumes. La logique productiviste prédomine et amène les vignerons à proposer des vins standardisés. Ainsi on fait baigner des copeaux de bois dans les cuves pour respecter 'le goût Bordeaux'. Cela donne envie... Bienvenu dans le monde industriel ! Les grands crus bordelais portent leur responsabilité, car ils utilisent leur noms pour produire des Bordeaux supérieurs de mauvaise qualité afin de satisfaire une clientèle en manque de repères ou en besoin de statut. On trouve ainsi le Bordeaux de tel ou tel grand Cru produit sur des bases d'achats provenant d'un peu partout. Peu importe le goût de ces vins, cela fonctionne ! La garantie apportée par l'image du Château fait le jeu ! Au final, on dégrade l'image de Bordeaux dans son ensemble et c'est bien dommage...
Il existe pourtant une vraie alternative avec une gamme de vins d'artisans. Des crus reposant sur des terroirs de qualités associés à une volonté de faire bien. Les Vins d'Edouard proposent quelques propriétés qui répondent à ces critères : Château Micalet (Haut-Médoc), Vignoble Millaire (Fronsac), Château de Cérons (Graves), La Rose Figeac (Pomerol) et Château des Graviers (Margaux). Ces propriétés se différencient par une viticulture à faibles rendements et respectueuse de l'environnement sans renoncer à l'esprit des cépages bordelais. Nous allons bientôt rentrer les vins du Château Le Puy, propriété étonnante qui propose des vins légers sans souffre avec une matière au goût irremplaçable. Voilà ce que l'on recherche : du terroir et du talent !!!
Photo : Les Closeries des Moussis, Arsac